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le lieu où j’avais perdu mon argent, étant aussi fréquenté qu’il l’est, ce serait en vain que je retarderais mon voyage de quelques journées, pour aller chercher ce que je ne trouverais certainement pas. »

Chacun le plaignit. Liu-iu lui demanda aussitôt son nom et le lieu de sa demeure. « Votre serviteur, lui répondit le marchand, s’appelle Tchin, et de meure à Yang-tcheou, où il a sa boutique et un assez bon magasin. Mais oserais-je, à mon tour, vous demander à qui j’ai l’honneur de parler ? » Liu-iu se nomma, et dit qu’il était habitant de la ville de Wou-si. « Le chemin le plus droit pour m’y rendre, ajouta-t-il, me conduit à Yang-tcheou ; si vous l’agréez, j’aurai le plaisir de vous accompagner jusque dans votre maison. »

Tchin répondit comme il devait à cette politesse, « Très-volontiers, lui dit-il,