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fils, il sentait peu le plaisir des avantages qu’il retirait de son commerce. Il le continua néanmoins durant cinq ans, sans s’éloigner trop de sa maison : enfin ne trouvant point son fils après tant d’années, et le croyant perdu sans ressource, voyant d’ailleurs que sa femme Wang ne lui donnait point d’autre enfant, il pensa à se distraire d’une idée si chagrinante ; et comme il avait amassé un petit fonds, il prit le dessein d’aller négocier dans une autre province.

Il s’associa en chemin un riche marchand, lequel, ayant reconnu ses talens et son habileté dans le négoce, lui fit un parti très-avantageux. Le désir de s’enrichir le délivra de ses inquiétudes. A peine furent-ils arrivés l’un et l’autre dans la province de Chan-si, que tout réussit à leur gré. Le débit de leurs marchandises fut prompt, et le gain