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fut donc sur sa fille qu’il jeta les yeux pour lui communiquer le secret.

Lorsque Iu-Kiouan vit que sa réponse n’avait pas empêché Kin-Yun de venir, il fallut bien qu’elle la laissât entrer, mais elle prit d’avance l’air grave de quelqu’un qui se croit offensé, et résolut, dès que Kin-Yun aurait parlé, de l’accabler par une réponse froide et piquante. Mais à sa grande surprise, Kin-Yun, aussitôt que les cérémonies furent achevées, étendit les mains et les plaça sur ses épaules en l’attirant doucement vers elle, comme ayant à lui communiquer un secret qu’elle ne se souciait pas qui fût entendu par d’autres. Iu-Kiouan fut très-étonnée et se hâta, dès qu’elles eurent pris un peu de thé en semble, de conduire Kin-Yun dans une autre chambre, pour lui demander les motifs de sa conduite : « L’objet de ma visite, répondit Kin-Yun, est moins de