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avec tant de soin et ses parens prenaient tant de précautions, que non seulement elle ne put se procurer personne pour porter une lettre, mais il lui fut même impossible de trouver un endroit pour l’écrire.

Un matin, il vint un domestique pour annoncer que Kin-Yun, ayant appris que son amie était malade, désirait venir elle-même s’assurer de l’état de sa santé. Iu-Kiouan fut extrêmement troublée par l’idée que celle qui lui avait enlevé le cœur de son amant et qui avait détruit ses plus chères espérances, venait encore dans la joie de son cœur pour triompher du succès qu’elle avait remporté sur elle, et que, sans attendre le moment où elles devaient se réunir, elle était venue d’avance dans l’intention de l’insulter. Elle résolut toutefois de pas donner à Kin-Yun l’occasion de satisfaire sa malice, et pressa sa mère