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connaître les sentiments de son cœur par un sourire. Tchin-Seng, qui ressemblait en tous points à son père, savait fort bien qu’il suffisait à un homme d’un sourire, pour juger si une femme est favorablement disposée pour lui ; et que le sourire seul ne fesant qu’effleurer les lèvres, ce serait encore d’un heureux augure. Le nœud d’amour était déjà serré pour ces deux amans par l’intermédiaire de leurs ombres. Depuis ce moment ils vinrent tous les jours régulièrement au même endroit, sous le prétexte d’éviter la chaleur et sans permettre à aucun de leurs domestiques de les accompagner, préférant être seuls pour regarder par dessus les balustrades et s’entretenir réciproquement avec leurs ombres réfléchies dans l’eau. Dans ces sortes d’occasions c’était presque Tchin-Seng tout seul qui entretenait la conversation ; la jeune de-