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il s’était noyé, en tâchant de grimper sur le rivage. Comme aucun de ses parens ne le réclamait, le mandarin ordonna aux officiers de l’ensevelir dans la sépulture publique des pauvres.

Wang, sa femme, et le vieux Liu, après avoir remercié humblement mandarin, se retirèrent dans leur maison, où ils firent à ce bon vieillard, qui s’était si fort employé à détruire la calomnie, toutes les caresses et toutes les amitiés qu’on peut attendre de la plus sincère reconnaissance.

Depuis ce temps-là, Wang apprit à modérer sa vivacité naturelle, et à dompter son humeur impétueuse. S’il rencontrait un pauvre qui lui demandât quelque secours ou quelque service, il le recevait avec un air affable, et il tâchait de le soulager. Enfin il prit la résolution de travailler avec assiduité, afin de parvenir aux emplois, et de faire