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fit tirer Wang de prison, et, en pleine audience, il le déclara innocent, et lui rendit la liberté. De plus, il ordonna que toutes les pièces de toile qui étaient dans la boutique de Tcheou-se, et qui avaient été achetées de l’argent de Wang, sui seraient livrées. Ce fonds de boutique montait bien à cent taels.

« Selon le cours de la justice, dit le mandarin, tout cela devrait être confisqué : mais, comme Wang est un lettré qui a beaucoup souffert, j’ai compassion du pitoyable état où il a été réduit ; que tout ce qui se trouvera chez le voleur retourne à celui qui a été volé. » Ce fut un trait de bonté de la part du mandarin.

On alla aussi, selon ses ordres, déterrer le corps mort, et l’on remarqua qu’il avait encore les ongles des mains remplis de sable ; ce qui prouvait qu’étant tombé dans la rivière près du bord,