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vir pour tromper Wang ; et c’est ce qui me fit acheter de Liu et le taffetas et le panier. Ce qui me persuada que je pourrais y réussir, c’est que je connais sais Wang pour un homme simple et crédule ; que je savais d’ailleurs qu’il n’avait vu Liu que cette fois-là ; encore était-ce pendant la nuit, et à la faveur d’une lampe. J’étais muni de la pièce de taffetas blanc et du panier de bambou, ce qui devait lui rappeler aussitôt l’idée du vendeur de gingembre. Voilà ce qui me fit croire que ma ruse pourrait réussir, et qu’il donnerait dans le piège que je lui tendais. Quant au corps mort, je jure que je ne sais qui il est. Je me doute que c’est un homme à qui le pied a manqué, et qui, étant tombé dans la rivière, s’est noyé. Mais je n’ose rien assurer sur cela de positif. »

Pour lors le vieux Liu se mettant à genoux : « Pour moi, dit-il, j’assurerai