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mandarin le fit mettre à la question, et lui arracha promptement son aveu.

« Je déclare, dit-il, que l’année dernière, à tel mois et à tel jour, Liu, étant venu me demander le passage sur sa barque, tenait à la main une pièce de taffetas blanc. Je lui demandai, par hasard, qui lui avait fait ce présent. Il me raconta toute son histoire. Au même temps il parut sur le rivage un corps mort, que le courant y avait jeté. Il me vint dans l’esprit de m’en servir pour tromper Wang. C’est ce qui me fit acheter la pièce de taffetas et le panier de bambou. Liu étant débarqué, je tirai de l’eau le cadavre : je le mis dans ma barque, et le conduisis à la porte de Wang. Contre toute apparence il crut ce que je lui rapportai de la mort de Liu, et me donna une bonne somme pour ne la pas divulguer. J’allai avec quelques-uns de ses domestiques enter-