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gé, fut tout-à-coup interdit, et si troublé qu’il ne put dire une seule parole.

Le mandarin, voyant l’embarras et le trouble de ces deux scélérats, réfléchit pendant un moment, puis désignant de la main Hou : « Chien d’esclave, lui dit-il, qu’est-ce donc que ton maître t’avait fait pour comploter sa ruine avec ce batelier, et inventer une si noire calomnie ?

« Rien n’est plus vrai, répliqua l’esclave. Mon maître a tué un homme ; ce n’est point un fait que j’aie supposé. Quoi ! dit le mandarin, il s’opiniâtre à soutenir ce mensonge : qu’on prenne ce scélérat, et qu’on l’applique à une rude question jusqu’à ce qu’il avoue son crime. » Hou, au milieu de la torture, criait de toutes ses forces : « Ah ! seigneur, si vous me reprochez d’avoir conçu dans le cœur une haine mortelle contre mon maître, et de m’être fait