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dit sur ma mort était vrai, est-ce que, me sentant prêt à mourir, je n’aurais pas chargé le batelier d’avertir quelqu’un de ma connaissance de me venir voir, pour lui donner la commission de demander justice ? Était-il naturel que je donnasse ce soin à un inconnu ? Mais, si j’étais effectivement mort, est-ce que je n’ai point à Hou-tcheou de proche parent, qui, me voyant si longtemps absent, aurait pris sûrement le parti de venir ici s’informer de mes nouvelles ? Et si j’eusse été tué, comme on le dit, aurait-il manqué à porter son accusation à votre tribunal ? Comment donc est-il arrivé que, durant une année entière, personne n’ait paru, et qu’au lieu d’un de mes parens, ce soit un esclave qui se porte pour accusateur de son maître ? Ce n’est que d’aujourd’hui que je suis de retour en cette ville ; ainsi je n’ai pu être instruit plus tôt d’une ca-