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surer que l’accusation faite contre mon mari fût une calomnie. Mais où a-t-on pu prendre ce corps mort qu’on disait être le vôtre ? »

Liu ayant rêvé un moment : « Je suis au fait, dit-il ; lorsque j’étais sur la barque, et que je racontais mon histoire au batelier, je vis un corps mort flotter sur le bord de la rivière. Je le considérais attentivement et je ne doutais point que ce ne fût le corps d’une personne qui s’était noyée par imprudence. Aurait on pu croire que ce batelier eût pu former un dessein si diabolique ? C’est un monstre qui fait horreur. Mais, madame, il n’y a point de temps à perdre ; recevez, je vous prie, ce petit présent, et de ce pas allons ensemble à l’audience du mandarin ; je le convaincrai de la calomnie, et j’obtiendrai la liberté de votre mari : c’est ce qu’il est important de faire au plus tôt. » La dame Lieou