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fou ? lui dit-il. Je viens rendre visite à votre maître, et vous me prenez pour un esprit qui revient. »

La dame Lieou, ayant entendu le bruit qu’on venait de faire, sort promptement pour voir de quoi il s’agissait. Le bon vieillard s’avance, et la salue d’une manière fort civile. « Madame, lui dit il, vous n’avez pas sans doute oublié le vieillard de Hou-tcheou qui vendait du gingembre, appelé Liu ? C’est moi-même, et je conserve toujours le souvenir du repas que me donna votre mari, et du présent qu’il me fit d’une pièce de taffetas blanc. Au sortir de votre maison, je retournai à Hou-tcheou. Il y a un an et demi que mon petit commerce me retient en divers endroits. Je suis venu faire un tour dans votre noble ville, et j’ai apporté quelques bagatelles de mon pays, que je prends la liberté de vous offrir. Je ne comprends