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n’avaient aucune possibilité de se rencontrer.

Au bout de quelques années, tous les deux, sans s’en rendre raison, commencèrent à faire à ce sujet les mêmes réflexions, et disaient, en se regardant dans le miroir : « Certes, on doit me trouver la plus belle personne qu’il y ait au monde, et il n’est pas possible qu’il y ait quelqu’un qu’on puisse me comparer. » Ces pensées les portaient plutôt à la jalousie qu’à la tendresse ; car ils n’étaient disposés ni l’un ni l’autre à céder la palme de la beauté. Ils ne se doutaient guère que ces sentimens de jalousie produiraient les événemens qui suivirent, et que leurs aventures deviendraient le sujet d’une histoire divertissante.

Iu-Kiouan, étant une jeune fille, ne pouvait, malgré tout le désir qu’elle en avait, rendre visite à son cousin. Tchin--