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maîtresse que le mal me presse, et qu’elle se hâte de me venir voir, si elle veut que je l’embrasse pour la dernière fois. »

L’esclave n’eut pas plus tôt averti sa maîtresse, qu’elle sort tout éperdue et se rend à la prison, où, à la vue du triste état de son mari, elle versa un torrent de larmes ; alors Wang reprenant ses forces : « Ah ! ma chère épouse, faut-il que ton infortuné mari se soit attiré cette suite affreuse de malheurs, et ait couvert de confusion une si sage et si vertueuse femme ! Mon mal augmente à chaque moment, Chère compagne, puisque j’ai la consolation de te voir, je meurs content ! Ce que je demande, c’est qu’on ne laisse pas impunie la noire trahison de mon perfide esclave. Jusque dans l’autre monde j’en demanderai vengeance. »

La dame Lieou retenant ses pleurs