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tristesse, et le cœur pénétré de la plus vive douleur. Wang ne manqua pas de faire ses libéralités au geolier et aux gardes, et par là il fut exempt des coups de fouet et de bâton qui pleuvent d’ordinaire sur les prisonniers ; mais il avait infiniment à souffrir de la compagnie d’une foule de scélérats au milieu des quels il se trouvait, et de l’inquiétude où il était de finir ses jours par une mort honteuse et cruelle.

Il y avait déjà six mois qu’il traînait sa triste vie dans l’obscurité d’une prison, lorsqu’il fut attaqué d’une maladie violente. L’art des médecins, et tous les remèdes qu’on lui donna, n’eurent aucun effet, et il se vit réduit à l’extrémité. Le jour même qu’on désespérait de sa vie, un domestique vint lui apporter quelque secours. Aussitôt que Wang l’aperçut : « Retourne au plus vite, lui dit-il, et va dire à ta