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nade qu’il avait vu donner à son maître. D’autres esclaves de Wang, qui avaient été envoyés à l’audience par la dame son épouse, lui rapportèrent tout ce qui s’y était passé.

À cette nouvelle elle tomba évanouie, et elle demeura long-temps dans cet état, comme si trois ames l’eussent abandonnée ; puis étant un peu revenue à elle-même, elle fit retentir tout le quartier de cris et de lamentations, qui furent suivis d’une nouvelle pâmoison encore plus violente. Enfin, au moyen du prompt secours que lui donnèrent ses suivantes, elle reprit insensiblement connaissance. Mon cher mari ! s’écria-t-elle ; elle ne put proférer d’autres paroles. Les cris et les sanglots recommencèrent et durèrent plus de deux heures.

Ces grands accès de douleur étant passés, elle amasse quelque argent et