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tombé dans le seau, ou si c’est le seau qui est tombé dans le puits. »

Wang cependant était inconsolable, et ne s’occupait que de sa douleur. Enfin ses parens et ses amis l’invitèrent de tous côtés à venir les voir, et peu à peu ils essuyèrent ses larmes et dissipèrent sa tristesse.

Quelques jours après qu’il fut retourné chez lui, comme il se promenait dans la galerie de la salle, il voit entrer une troupe d’archers qui viennent droit à lui, et lui jettent une corde au cou : « Hé ! quoi, s’écria Wang tout consterné, ne savez-vous pas que je suis lettré, et de famille lettrée ? Traite-t-on de cette manière indigne un homme de mon rang ? Et pour quel sujet encore ? »

Les archers lui répondirent d’un air insultant : « Oui, vous êtes un joli lettré. Le mandarin vous apprendra s’il convient à un lettré d’assommer les gens. »