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au secours. On vient en hâte, et l’on transporte cet homme à demi mort dans la salle voisine. Comme il ne donnait point encore de signe de vie, on lui fit avaler du thé bien chaud ; et peu après il revint de son évanouissement.

Alors Wang, lui ayant fait d’humbles excuses, lui fit boire plusieurs coups d’excellent vin, et lui servit à manger pour rétablir ses forces ; après quoi il lui fit présent d’une pièce de taffetas, dont il pouvait tirer quelque argent.

Ce bon traitement fit sur-le-champ passer ce pauvre homme de l’indignation à la joie, et il la témoigna par mille actions de graces ; après quoi il prit congé, et se rendit sur le bord de la rivière, qu’il devait passer avant qu’il fût tout-à-fait nuit.

Si Wang avait pu prévoir l’avenir, il aurait retenu cet étranger, et l’aurait nourri dans sa maison, du moins pen-