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tre en colère, encore moins contre des gens qui vivent de leur petit commerce. Un ou deux deniers de plus ne valent pas la peine de chicaner. Il est cependant très-ordinaire de voir des domestiques se prévaloir du rang et du crédit de leur maître, user de violence, maltraiter le peuple, et par là déshonorer leurs maîtres, ou leur susciter de mauvaises affaires. Aussi voit-on que ceux qui ont de la conduite donnent chez eux des ordres si sévères, et préviennent de semblables inconvéniens.

Il est certain que Wang aurait dû se modérer ; il commit en cela une faute grave ; mais aussi en fut-il bien puni, comme on le verra dans la suite. Lorsqu’il vit cet étranger tomber à ses pieds sans mouvement et presque sans vie, il fut saisi d’une extrême frayeur, qui dissipa bientôt les fumées du vin. Il se met en mouvement ; il crie