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en partage. On bâtit facilement un mur de séparation aussi loin que le terrain s’étendait ; mais l’eau étant pro fonde, il devenait difficile d’y jeter des fondations. Cependant, on continua le mur par-dessus l’eau, quoique l’étang seul fût une barrière aussi efficace que la rivière jaune elle-même. Kouan, qui ne voulait pas que son beau-frère aperçût rien de ce qui se passait chez lui, n’épargnait ni soins ni dépense pour continuer ce mur, ce qu’il fit au moyen de piliers en pierre placés au milieu du bassin, où on prolongea le mur d’un bout à l’autre. Depuis cette époque, non-seulement les hommes ne voyaient plus les femmes de l’autre famille, mais ils ne se rencontraient guère qu’une fois l’an.

Tou eut un fils qu’il nomma Tchin-Seng, et Kouan eut une fille qui s’appela Iu-Kiouan. Ces deux enfans étaient