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qu’elle n’avait plus de démarches à faire, et que ses poursuites seraient inutiles. « Après tout, dit-elle, comme c’est pendant la nuit que le meurtre s’est fait, il n’est pas impossible que je me sois trompée, » Ainsi elle abandonna cette affaire, et ne songea pas à la pousser davantage.

On peut juger quelle était la joie de Wang-kia. Il retourna dans sa maison, comme en triomphe, au milieu des acclamations de ses parens et de ses amis. Sa démarche était fière et orgueilleuse ; mais, comme il était prêt d’y entrer, il fut tout-à-coup frappé d’une bouffée de vent froid, et cria de toutes ses forces : « Je suis perdu ! j’aperçois Li-yi ; il me menace, il se jette sur moi ! » Et, en proférant ces dernières paroles, il tombe à la renverse sans connaissance, et expire en un instant. Exemple terrible et effrayant ! grande leçon ! On ne saurait tromper le ciel.