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des liens si étroits, par la seule différence de leurs dispositions se trouvaient toujours en contradiction, et chaque jour amenait de nouvelles disputes et des querelles continuelles[1]. Ils continuèrent néanmoins à vivre quelque temps ensemble ; mais, après la mort de leur beau-père et de leur belle-mère, ils divisèrent la maison en deux parties, et les séparèrent par un mur qu’ils firent élever assez haut pour qu’on ne pût voir de l’un chez l’aụtre. Il y avait au milieu du jardin deux pavillons ou maisons d’été, qui étaient sur les bords opposés d’une petite pièce d’eau, et chacun des deux beaux-frères en eut un

  1. C’est la démonstration de cette maxime chinoise : Quand la manière de voir et le caractère des gens s’accordent, ceux qui sont étrangers l’un à l’autre peuvent se lier d’amitié ; mais les plus proches parens seront bientôt ennemis si leurs dispositions diffèrent.