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Mais l’affaire dont vous me parlez n’est pas de mon district ; comment puis-je m’en mêler ?

Rien de plus aisé, reprit Seou, daignez m’écouter un moment. Toute la preuve qu’on apporte pour perdre mon parent, et pour lui attribuer le meurtre de Li-yi, c’est qu’il était son ennemi déclaré. Comme on n’a pu découvrir le véritable assassin, on a soupçonné mon parent, et, sans autre formalité, on la enfermé dans un cachot. Or, je sais que hier on a conduit à votre tribunal plus de vingt corsaires, parmi lesquels il y en a deux qui sont de la ville de Sou-tcheou, où le meurtre a été commis. Il n’est question que d’engager ces deux voleurs d’ajouter l’assassinat de Li-yi aux autres crimes qu’ils avoueront dans leurs dépositions : ils n’en seront pas moins condamnés à avoir la tête coupée, et un pareil aveu n’augmentera en rien la