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ayant remarqué que Seou était un beau parleur, il l’invita à venir souvent le voir. Seou n’eut garde d’y manquer, et il n’oublia rien pour s’insinuer peu à peu dans son amitié, et pour gagner ses bonnes graces ; mais il ne s’était encore présenté nulle occasion favorable à son dessein.

Un jour qu’il y pensait le moins, il apprit qu’une troupe d’archers venait de conduire au tribunal plus de vingt corsaires qui devaient être condamnés irrémissiblement à avoir la tête tranchée. Il sut en même temps que, parmi ces voleurs, il y en avait deux qui étaient de Sou-tcheou. À cette nouvelle, remuant doucement la tête : « J’ai, dit-il, ce que je cherche, et me voilà en train de réussir dans mon projet. »

Le lendemain il prépare un grand repas, et envoie à Siu-Koung un billet d’invitation. Celui-ci monte aussitôt en