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haine mortelle ; c’est ce qui m’a porté à me déguiser en voleur, pour n’être pas connu, et à l’assassiner dans sa propre maison. Le mandarin, ayant reçu sa déposition, le fit conduire dans le cachot des criminels condamnés à mort.

Wang-kia, se voyant dans la prison, rêvait continuellement aux expédiens qu’il pourrait prendre pour se tirer de cette mauvaise affaire, et pour rendre inutile le fàcheux aveu qui lui était échappé. Plus il rêvait, et moins il y trouvait d’espérance. Enfin, un jour qu’il s’était fort tourmenté l’esprit : Comment se peut-il faire, dit-il en lui-même, que je n’aie pas plus tôt pensé au vieux Seou, cet écrivain si versé dans les ruses les plus subtiles : j’ai été autrefois en liaison avec lui ; c’est un habile homme, et d’un esprit fertile en ces sortes d’inventions ; il a des expédiens pour tout, rien ne l’arrête.