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eu qu’une place inférieure. Ils avaient épousé les deux sœurs, et, comme leur beau-père n’avait pas de fils, ils demeuraient tous deux dans sa famille. Quant à l’esprit et aux connaissances, ils allaient à peu près de pair ; mais ils différaient beaucoup par le caractère : celui de Kouan était grave et sévère ; Tou, au contraire, était d’une humeur enjouée et aimait le plaisir. Les deux femmes avaient commencé par avoir les mêmes goûts ; mais, après leur mariage, chacune d’elles se conforma à l’humeur de son mari, et peu à peu leurs inclinations devinrent de plus en plus différentes. Celle qui avait coutume de n’entendre que des discours graves ne pouvait souffrir qu’on parlât de plaisir. L’autre, accoutumée à la dissipation, avait de l’éloignement pour tout ce qui tenait à l’étude. Ainsi, ces quatre personnes qui étaient unies par