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d’un autre, et les examiner avec une extrême application.

Il arrive d’ordinaire que ces scélérats appliqués à une violente torture, et sur le point d’être condamnés aux derniers supplices, s’accrochent à tout ce qu’ils peuvent. Ils feignent de vouloir tout avouer : la calomnie ne leur coûte rien : ils accusent un innocent, sans se soucier beaucoup de perdre, non-seulement un homme, mais encore une famille entière : ils ne songent qu’à se soulager eux-mêmes ; et, pour y réussir, tout leur est bon.

Un juge ne doit-il pas pénétrer le fond de leur ame, faire peu de cas de semblables accusations, et en sauvant ceux qu’on veut opprimer, se faire à lui-même un trésor de mérites, dont ses