Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/120

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Si, par une passion aveugle pour les richesses, s’écria-t-il, j’avais retenu les deux cents taëls que je trouvai par hasard, comment aurais-je pu retrouver notre cher enfant ? Si l’avarice m’avait empêché d’employer ces vingt taëls à sauver ceux qui faisaient naufrage, mon cher frère périssait dans les eaux, et je ne l’aurais jamais vu ; si, par une aventure inespérée, je n’avais pas rencontré cet aimable frère, aurais-je pu découvrir à temps le trouble et le désordre qui régnaient dans sa maison ? Sans cela, ma chère femme, nous ne nous serions jamais vus réunis. Tout ceci est l’effet d’une providence particulière du ciel qui a conduit ces divers événemens. Quant à mon autre frère, ce frère dénaturé qui, sans le savoir, a vendu sa propre femme, il s’est justement attiré le malheur qui l’accable. L’auguste ciel traite les hommes selon qu’ils le méri-