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ne douta point que ce ne fût le marchand de Kiang-si qui venait chercher l’épouse qu’il avait achetée. Elle court vite pour le recevoir et l’introduire dans la chambre, afin qu’il fût témoin de ce qui venait d’arriver. Mais songeant qu’elle n’avait plus sa coiffure, et qu’il n’était pas convenable de se présenter ainsí, elle ramassa précipitamment celle qui se trouva sous ses pieds, et qui était la coiffure de deuil de madame Wang, et courut savoir qui c’était.

Elle reconnut le marchand de Kiang-si qui, fidèle au mot d’ordre de Liu-pao, venait enlever la dame qu’on lui avait promise. Il avait une chaise de noces, ornée de banderolles de soie, de festons, de fleurs, et de plusieurs belles lanternes ; elle était environnée de domestiques qui portaient des torches allumées, et d’une troupe de joueurs de flûtes et de hautbois. Tout