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sitôt que la nuit est venue, elle se retire dans sa chambre et s’y enferme ; puis, prenant une corde, elle l’attache à la poutre par un bout, et à l’autre bout elle fait un nœud coulant ; elle approche un banc, monte dessus, ajuste modestement ses habits par le bas autour des pieds ; ensuite elle s’écrie : « Ciel suprême, vengez-moi ! » Après ces mots et quelques soupirs qui lui échappèrent, elle jette sa coiffure et passe la tête et le cou dans le nœud coulant ; enfin, du pied elle renverse le banc, et demeure suspendue en l’air.

C’en était fait, ce semble, de cette malheureuse dame. Il arriva néanmoins que la corde dont elle s’était servi, quoique grosse et de chanvre, se rompit tout-à-coup. Elle tombe à terre à demi-morte : sa chute et la violence dont elle s’agitait firent un grand bruit.

Madame Yang accourut à ce bruit,