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elle gémit, elle se lamente : « Que je suis malheureuse ! s’écrie-t-elle, je ne sais ce qu’est devenu mon mari ! Liu-tchin, mon beau-frère et mon ami, sur qui je pouvais compter, est en voyage. Mon père, ma mère, mes parens, sont éloignés de ce pays. Si cette affaire se précipite, comment pourrais-je leur en donner avis ? Je n’ai aucun secours à attendre de nos voisins. Liu-pao s’est rendu redoutable à tout le quartier, et personne n’osera me soutenir et prendre ma défense. Infortunée que je suis ! je ne saurais échapper à ses pièges : si je n’y tombe pas aujourd’hui, ce sera demain ou dans fort peu de tems. Tout bien considéré, finissons cette trop pénible vie ; mourons une bonne fois, cela vaut mieux que de souffrir mille et mille morts. »

Elle prit ainsi sa résolution ; mais elle en différa l’exécution jusqu’au soir. Aus-