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exactes. Si, en effet, j’ai eu le malheur de perdre mon mari, du moins il m’en rapportera les restes précieux.

Liu-tchin fut prié de faire ce voyage, et partit. Son éloignement rendit Liu-pao plus ardent dans ses poursuites. D’ailleurs s’étant acharné au jeu durant quelques jours, et y ayant été malheureux, il ne savait plus quel parti prendre pour trouver de l’argent. Dans l’embarras où il se trouvait, il rencontra un marchand du Kiang-si qui venait de perdre sa femme, et qui en cherchait une autre. Liu-pao saisit l’occasion, et lui proposa sa belle-sœur. Le marchand accepte la proposition, prenant néanmoins la précaution de s’informer secrètement si celle qu’on lui proposait était jeune et bien faite. Aussitôt qu’il en fut assuré, il ne perdit point de tems, et livra trente taëls pour conclure l’affaire.