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la consoler : — « Mademoiselle, lui dit-il, je conçois qu’étant naguère dans un lieu infâme, vous vous soyez constamment refusée à toute espèce de sollicitations. Aujourd’hui que vous êtes devenue mon épouse, votre sort n’est-il pas mille fois plus heureux qu’auparavant ? Pourquoi vous affliger de la sorte ? Si vous avez quelques peines qui pèsent sur votre cœur, confiez-les à votre époux ; il adoucira vos douleurs en les partageant, et tâchera d’y apporter remède. Mais s’il s’agit d’une affaire grave, le gouverneur de cette ville est mon proche parent, je le prierai d’en prendre fait et cause, et de vous faire rendre justice. Pourquoi vous abandonner ainsi à des chagrins déchirans ? »

Souï-houng, voyant que ce discours semblait partir du fond de son cœur, lui fit en détail le récit de tous ses malheurs. — « Seigneur, ajouta-t-elle, si