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cherchés ; vous jouirez d’un contentement parfait, et de toutes sortes de plaisirs. N’est-ce pas un sort plus heureux que de rester chez cette grande dame pour essuyer tout le jour ses rebuts et sa colère ? »

Souï-houng, tout entière à sa douleur, ne faisait nulle attention à eux. Réfléchissant en elle-même sur sa position, elle cherchait un moyen de se défaire de la vie ; mais comment mourir sans être vengée elle et sa famille ? Et cependant, en consentant à vivre, elle deviendra incertaine et agitée comme une personne qui erre au gré des flots. Eh bien ! se dit-elle, le soin de venger ma famille l’emporte sur toutes les considérations ; prenons patience, attendons le temps favorable au dessein qui m’occupe.

Après une courte navigation, la nuit tombe et les oblige de jeter l’ancre au bord du rivage.