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rien moins qu’à redresser ses griefs et à prendre le soin de sa vengeance.

Souï-houng, après avoir été en proie à tant de malheurs, n’avait personne à qui elle pût confier ses peines. Aussitôt qu’elle eut vu Pofo, elle le regarda comme un parent et implora son appui. Comme elle l’avait entendu prononcer le nom de brigands, elle ne douta point de sa droiture et se rendit sans la moindre inquiétude sur son bateau.

Quand elle eut pris un peu de repos : J’ai commis une grave imprudence, se dit-elle en elle-même ; cet étranger n’est ni mon parent, ni l’ami de ma famille ; à quel titre puis-je espérer qu’il me prêtera secours ? quoiqu’il m’ait promis assistance et protection, je ne saurais encore juger de la sincérité de ses sentimens. S’il avait des vues coupables, comment pourrais-je m’en garantir ?

Comme elle était agitée par ces in-