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À ces mots, Souï-houng reconnut bien que ce n’étaient pas des voleurs. Elle se relève, et poussant de grands cris, implore leur assistance.

Ils se retournent et voient une jeune femme d’une beauté accomplie ; ils lui donnent la main, l’aident à descendre et lui demandent des détails sur tout ce qui s’est passé.

Souï-houng, sans pouvoir répondre, verse un torrent de larmes ; ensuite elle leur parle du rang de son père, du motif de son voyage et leur fait le récit exact de tous ses malheurs. « Messieurs, ajouta-t-elle, prenez pitié d’une malheureuse qui a été indignement outragée et qui n’a personne pour la venger. Je vous en supplie, conduisez-moi devant le magistrat afin que je lui présente une requête et qu’il fasse prendre les brigands qui ont causé mon malheur et anéanti toute ma famille. »