Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome premier.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(21)

« Un général décoré du cachet d’or était passionné pour le vin ;
« Il tombe sous les coups d’un hôte injuste et cruel.
« Les flots sans pitié s’amoncèlent jusqu’aux cieux.
« On dirait que tous les fleuves soulèvent leurs vagues courroucées. »

Souï-houng, qui avait vu immoler toute sa famille sans qu’on lui fît à elle-même le moindre mal, ne douta plus des dangers qui menaçaient son honneur. Elle sort précipitamment de la cabane, et veut s’élancer dans le fleuve.

Mais Tchin-siaosse, abandonnant la hache qu’il tenait, la saisit à deux mains et l’arrête : — « Ne craignez rien, mademoiselle, lui dit-il, je vous rends la vie pour m’occuper du soin de votre bonheur.

— « Brigands forcenés, s’écrie Souï-houng, enflammée de colère, c’est peu d’avoir massacré toute ma famille, vous osez encore me ravir l’honneur ! Lâchez-moi ; laissez-moi mourir.

« Serait-il possible, répondit Tchin-