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Sitôt qu’on eut gagné le large : « N’allons pas plus loin, s’écria Tchin-siaosse ; camarades, voici le lieu qui doit être témoin de nos exploits. »

— À ces mots, l’ancre est jetée, et les voiles s’abaissent ; chacun d’eux prend ses armes et s’élance vers la cabane où dormait Tsawou.

Un domestique se présente au devant d’eux, il voit le danger et pousse un cri d’alarme ; mais il était trop tard pour appeler au secours. Un matelot lui assène au front un coup de hache et l’étend sans vie à ses pieds. Les autres serviteurs s’apprêtent à combattre ; mais que peuvent-ils contre une troupe de brigands forcenés ?

Tsawou, depuis qu’il s’était embarqué, avait bu fort peu les premiers jours ; mais, insensiblement, lui et sa femme reprirent leur funeste habitude, sans que les avis de Souï-houng eussent pu les en détourner.