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étaient à table à se divertir, madame Lieou se mit à parler de sa fille en racontant à Soung que, depuis son absence, elle n’avait voulu boire ni manger aucune chose défendue. Soung-kin en fut affligé, et, tout en pleurant, il prit une tasse de vin et la présenta à sa femme en l’engageant à renoncer à ces privations. Puis, s’adressant à Lieou et à sa femme, il leur dit, avec un air colère : « Puisque vous avez eu le cœur de m’abandonner dans l’espoir de mettre fin à mon existence, vous avez perdu le mérite de votre bienfaisance et vous avez renoncé à votre vertu. Vous ne méritez pas qu’on fasse attention à vous ; c’est avec peine que je bois ce vin et je ne le ferais pas si ce n’était pour votre fille. »

« Si vous n’aviez pas été abandonné, lui dit Yi-tchouan, ce changement extraordinaire aurait-il eu lieu ? Mon