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bations à son défunt mari ; quand elle eut pleuré quelque temps, sa mère lui conseilla de faire enfin trêve à sa douleur ; ils versèrent tous les trois des libations à Soung, et le pleurèrent conjointement ; après quoi sa mère l’engagea derechef à se consoler : ils s’assirent ensemble pour le repas du soir ; mais lorsque son père et sa mère s’aperçurent qu’elle ne pouvait supporter l’odeur du vin (le vin étant défendu aux veuves), ils lui en témoignèrent leur mécontentement. « Si vous ne voulez pas quitter votre deuil, du moins il faut prendre un peu de nourriture animale : qui peut vous en empêcher ? Les jeunes gens ne doivent pas faire de tort à leur santé ! — Cette jatte de jagoun est suffisante pour moi, dit Yi-tchouan, qui ne suis pas, à la vérité, morte, mais qui existe à peine » ; et elle rendit le plat de viande à ses parens. « Puisque vous ne voulez pas,