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Yi-tchouan ne put s’empêcher de pleurer, en voyant que son père et sa mère continuaient à faire de nouveaux projets, et leur dit : « Vous avez tramé la perte de mon époux ; vous vous opposez maintenant à ce que je porte le deuil pour lui, et vous voudrez sans doute bientôt que j’en épouse un autre ; comment oserai-je manquer aux sermens que j’ai faits à Soung ? Oh ! j’aime mieux mourir en le pleurant, car je ne pourrais vivre après l’avoir trahi. » Ce discours mit M. Lieou dans une violente colère ; mais sa femme le gronda, et le poussa hors de la chambre par les épaules, en lui disant d’aller dormir. Yi-tchouan passa toute la nuit à pleurer dans ses habits de deuil.

Lorsque la lune eut fini son circuit, ce qui arriva le 30 du mois, et la veille du jour de la nouvelle année, Yi-tchouan présenta des offrandes et versa des li-