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interrompue, ils envoyèrent pour en savoir le sujet, et s’informer des circonstances. Il n’y eut personne qui ne regrettât Soung, et qui ne plaignît la fille de M. Lieou. Yi-tchouan, après avoir pleuré six mois entiers son mari, cessa enfin de répandre des larmes.

M. Lieou dit à Oma (sa femme) : « Notre fille n’a pas pleuré depuis plusieurs jours, et son chagrin diminue insensiblement. Il faudrait songer à la remarier, afin qu’elle ait un autre soutien que nous, qui sommes vieux ; comment pourrons-nous la protéger long-temps ? — Vous avez raison, mon cher, lui répondit madame Lieou ; je crains seulement que notre fille ne s’y refuse. Il faut se contenter de le lui conseiller légèrement pour le moment, et nous reviendrons sur ce sujet quand il se sera écoulé un mois ou deux. »

Le 24 de la douzième lune, M. Lieou