une grande disette ; les gens du village haïssaient la veuve et l’orphelin aussi bien que ses domestiques ; et Lieou-chi, s’apercevant que son revenu était incertain, se défit de ses maisons et de ses terres à mesure que l’occasion se présentait, et loua une maison pour y demeurer. Dans le premier moment, elle avait feint d’être pauvre ; mais dix ans s’écoulèrent à peine, qu’elle le devint en effet. Ayant vécu des débris de sa fortune, elle tomba malade : elle mourut peu de temps après, et on l’enterra.
Soung-kin, devenu orphelin et sans secours, fut chassé de la maison par le propriétaire, n’ayant pas un seul endroit pour se réfugier. Il avait, heureusement pour lui, appris à écrire et à compter dès son enfance ; car le hasard voulut qu’il se trouvât dans sa ville natale un homme de lettres, du rang des kiu-jin, nommé M. Fan, qui venait