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Quand sa femme le vit revenir le soir, sans sa robe de dessus et le visage tout défait, elle s’écria : « Vous venez de vous battre avec quelqu’un, entrez bien vite, afin que je sache les détails : — Cela ne vaut pas la peine d’être raconté, lui dit Soung-tun en secouant la tête, et il alla directement au temple de Fo pour y suspendre les deux paires de pou-fou et de pou-taï : il adora la divinité en frappant la terre de son front, et il retourna ensuite dans sa chambre où il s’assit pour prendre du thé ; quand il eut fini, il se mit à entretenir sa femme du vieux prêtre et lui raconta tout ce qui s’était passé. « Vous avez agi comme vous le deviez dans cette affaire, lui dit-elle, ainsi vous n’avez aucun sujet de vous tourmenter. » Soung-tun approuva ce discours sensé de sa femme, et, bannissant leurs craintes, tous deux passèrent la soirée à se divertir.