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du bois dans sa boutique ; il lui dit : « M.[1] Tchin-san, je vous ai amené un chaland. » Celui-ci, s’adressant à Soung-tun, lui dit : « Monsieur, si vous désirez voir des cercueils, j’en ai de la première qualité qui viennent de Wou-kouen, et il y en a là dedans qui sont en magasin ; mais, si vous en voulez de tout montés, entrez et choisissez vous-même. » Soung-tun répondit qu’il en voulait de tout prêts. « Voici les meilleurs, lui dit M. Tchin-san, en lui en montrant plusieurs, ils coûtent trois taëls. » Soung-tun ne pouvait néanmoins en donner ce prix, « Ce monsieur, dit le desservant au marchand, est venu pour acheter un cercueil, et comme c’est un acte de

  1. Cette manière d’ajouter Monsieur aux noms chinois déplaira sans doute à beaucoup de lecteurs ; on doit cependant leur faire remarquer que le traducteur n’en met que lorsqu’il y a dans le texte des titres d’honneur correspondans.