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hôtes et de laisser vides les chambres qu’ils venaient de quitter.

Quand Souï-houng fut montée en chaise, nos fripons vinrent presser Hou-youe de partager avec eux l’argent qu’il avait reçu. Ils achetèrent de la viande et du vin et burent jusqu’à la cinquième veille. Ensuite, ils s’élancent de table, courent à l’hôtel de Tchou-youan, et enfoncent les portes en poussant des cris furieux. Ils trouvent les deux chambres vides et n’aperçoivent pas l’ombre d’un homme.

Hou-youe est frappé de stupeur : « Comment, se dit-il, Tchou-youan a-t-il pu deviner mon projet et s’enfuir d’avance ? »

« C’est sans doute vous, dit-il à ses camarades d’industrie, qui avez concerté ce tour odieux pour me perdre ; allons, rendez-moi vite l’argent que je vous ai donné. »