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Tchou-youan, l’ayant considérée à la clarté des lumières, la trouva encore plus belle et plus séduisante qu’auparavant ; il ne pouvait modérer ses transports de joie. Il lui offre un siège ; elle rougit, et s’assied sans oser proférer un seul mot. Ensuite il ordonne à un domestique de remplir un verre de vin, de le lui offrir avec les cérémonies prescrites et de le déposer devant elle.

— « Jeune femme, dit Tchou-youan, acceptez la coupe que vous offre votre époux. » Mais Souï-houng n’ose ni ouvrir la bouche, ni se montrer sensible à sa courtoisie.

Tchou-youan, voyant que c’était l’effet de la timidité, laissa échapper un sourire ; il remplit lui-même son verre, et lui dit : « Jeune amie, nous sommes aujourd’hui mari et femme, pourquoi rougir ainsi devant moi ? Je vous en prie, buvez un peu du vin qui vous est offert, je finirai le reste. »