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PRÉFACE


Autrefois, dans le bon temps, c’est-à-dire quand nous étions jeunes, les contes des fées tenaient une grande place dans l’éducation. Le Magasin des enfants, de madame le Prince de Beaumont, donne une assez juste idée de ce vieux système, qui régnait il y a cinquante ans. Nous récitions nos leçons de géographie et d’histoire, tantôt avec la patience de lady Sensée, tantôt avec la mauvaise humeur de lady Tempête ; mais, bons ou méchants, nous espérions tous qu’en récompense de l’ennui qu’on nous avait imposé, on nous réciterait quelqu’un de ces beaux contes qui font rêver tout un jour, comme la Belle et la Bête ou le Prince Charmant. Le conte était la partie morale de l’enseignement. Riquet à la Houpe nous montrait que l’esprit vaut mieux