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avec lui : elle reconnut encore le roi Grive qui lui dit doucement :

« Ne crains rien ; moi et le mendiant dont tu as partagé la misérable cabane, nous ne sommes qu’un : je me suis déguisé par amour pour toi ; j’étais aussi le soldat qui t’a cassé tes pots. J’ai agi ainsi pour humilier ton orgueil et pour te punir de t’être méchamment moquée de moi. Maintenant, tout est oublié ; nous allons célébrer nos noces. »

Aussitôt les femmes de chambre se présentèrent pour vêtir la princesse de robes magnifiques, et son père, accompagné de toute sa cour, vint la féliciter de son mariage avec le roi Grive. Ce fut alors que la vraie joie éclata !

J’aurais voulu que vous et moi nous eussions été de la fête.


LA GARDEUSE D’OIES À LA FONTAINE


Il était une fois une vieille, vieille femme qui vivait avec ses oies entre des montagnes, au milieu d’un désert où elle avait sa maison. Le désert était entouré d’une forêt, où, chaque matin, la vieille allait munie de sa béquille. La bonne femme montrait une activité qu’on ne lui aurait pas soupçonnée, à cause de son âge : elle cherchait de l’herbe pour ses oies, cueillait des fruits sauvages aussi haut que sa main pouvait atteindre et emportait tout cela sur son dos. On aurait cru qu’elle devait suc-